INTERVIEW QUADRICOLOR
On a rencontré les Quadricolor le dernier samedi de septembre juste avant leur réussi concert au Chabada. Ce sont de sympathiques garçons qui aiment les choses simples de la vie, comme faire des lapins avec du pain ou s'essayer à la télépathie. Accessoirement, ils ont aussi répondu à nos questions.
TEA : Là c’est vraiment votre première tournée en France ailleurs que dans le sud ou à Paris, ça vous fait quoi ?
Guillaume (chant) : Ben c’est vraiment cool. C’est vrai que ça fait un moment qu’on attendait de jouer ailleurs que dans notre région parce qu’on avait fait un peu toutes les salles possibles on va dire... quinze fois. Donc c’est vrai que depuis quelques mois, on va dire depuis le début de l’été, on tourne dans plein d’endroits différents et ça fait du bien de découvrir les salles, de rencontrer du nouveau public et ça nous fait du bien.
Billy (guitare) : C’est vrai ce que dit Guillaume.
David (claviers, basse) : C’est vrai ce que dit Guillaume.
Romain (batterie) : C’est vrai ce que dit Guillaume.
Vous n’avez pas peur que Bruno Vandelli vous demande des droits d’auteur pour le nom ?
David : On l’a buté.
(rires)
Guillaume : Non on n’y pense pas vraiment en fait. Si un jour ça arrive je pense qu’on sera obligés de changer mais...
Billy : Ben il l’a pas déposé.
David : J’pense que c’était une idée comme ça et ben vu qu’il s’est pris un fish il a dû plus y penser quoi.
Vous suiviez Popstar ?
David : Un fan ! Ouais à cette époque là je regardais la télé et y avait les Whatfor.
Billy : Moi je regardais le zapping.
Guillaume : « Plus hauuut »
David : Ouais moi j’aimais bien.
Guillaume : « Que tous les soleils... »
C’était cool Rock En Seine ?
Tous : Ouais c’était super.
Guillaume : C’était la plus grosse scène qu’on ai faite depuis notre petite carrière. Ouais c’était impressionnant, c’était génial.
Romain : C’était super, un rêve qui devient réalité.
Et sinon c’est comment la scène musicale à Nice ?
Guillaume : Ben c’est en expansion j’ai envie de dire. Il s’est créé des collectifs un peu, des gens qui ont envie de faire des concerts, plein de trucs. Et il y a pas mal de groupes qui viennent de se créer récemment...
Billy : Tu peux citer Wegotalent.
Guillaume : Ouais voilà on peut citer Wegotalent qui font des soirées sympa à Nice, qui font jouer des groupes comme Little d Big B qu’on aime beaucoup. Y a aussi Hannah dans le sud, y a des trucs un peu electro...
Romain : C’est sympa.
Guillaume : C’est vrai qu’on n’avait pas une super réputation mais je pense qu’on va rattraper rapidement.
Il y a des salles ou des labels ?
David : Là par contre non.
Guillaume : Non mais c’est vrai que c’est aussi une motivation. On se dit que si notre groupe, on arrive à en faire quelque chose, vu que ça commence à marcher, on va peut être exercer une petite pression sur la ville de Nice qui peut être un jour ouvrira une salle digne de ce nom.
Et vous êtes potes avec quels groupes ?
Billy : On est bien potes aussi avec Fortune, enfin on est bien potes...
David : On les aime bien ! On les apprécie. On a passé une ou deux soirées avec eux.
Romain : On les a rencontrés au festival Chorus, avec Twin Twin d’ailleurs.
A votre avis, qu’est ce qui a fait que d’un coup on se mette à parler de vous ?
David : Je pense que c’est le fait qu’on soit jeunes et qu’on fasse de la musique...
Romain : De l’air du temps, dans l’air du temps voilà.
Guillaume : Et puis comme on est pas trop nuls en live les gens petit à petit veulent nous faire jouer et puis quand on vient voilà, t’essaies de plaire à un maximum. Je pense que c’est ça, tant que ça s’arrête pas c'est qu’il y a au moins une ou deux personnes qui sont intéressées et donc ça fait de nouvelles propositions.
David : C’est aussi parce que l’ingé son est trop mignon...
(silence puis rires)
David : On retient souvent l’ingé son ouais.
Guillaume : C’est vrai qu’il a beaucoup de compliments.
David : C’est grâce à lui qu’on est arrivés jusqu’ici.
Guillaume : C’est bien Morgan.
Morgan (ingé son) : Mettez pas ça dans votre interview.
David : Bien sûr qu’elles vont mettre ça dans leur interview. « Mettez pas ça », bien sûr qu’elles vont mettre ça !
Sur les blogs en tout cas, c’est surtout grâce à votre cover de "You Only Live Once" que vous avez buzzé...
Guillaume : Ouais c’est vrai qu’on a fait des covers, c’était le but quoi on voulait un peu buzzer sur les blogs tout ça et ça a plutôt bien marché, ça a attiré l’attention sur nous. Mais maintenant on en fait plus trop de covers. On a envie que les gens retiennent nos compositions, on a envie de faire ça maintenant et c’était une bonne technique au début pour attirer l’attention comme je l’ai dit et voilà on est contents que ça ait marché.
Et maintenant vous n’en ferez plus ?
Billy : On se concentre plus sur les compositions.
Guillaume : Là on est en train de préparer notre premier album donc c’est vrai qu’on se concentre là-dessus quoi. Mais après peut être plus tard quand euh, je sais pas.
Romain : C’est pas notre priorité.
David : Ouais voilà, c’est pas notre priorité. Ça nous a un peu soulé on va dire.
Billy : Voilà les gens ils venaient pour ça, limite au début du groupe ils venaient pour entendre les reprises quoi.
David : Nous on prenait vachement de plaisir à la base à le faire et maintenant on s’en passe.
Guillaume : On est passés à autre chose.
David : Ouais, c’est plus notre kiff on va dire.
Donc là par exemple ce soir vous ne jouerez que vos compos ?
Tous : Ouais ouais.
Romain : A part faire une reprise de "Stylo".
Comme à Rock En Seine en fait.
Tous : Ouais voilà. En fait on fait le même concert (rires)
David : Les mêmes phrases, les mêmes...
Guillaume : Les mêmes habits.
Billy : Non les habits on les changeait j’allais dire, mais bon c’est pas grave. (rires) C’est tant pis.
Et l’album il est pour quand ?
David : Demain.
(rires)
Guillaume : Non non mais en fait y a rien de sûr, y a rien du tout en fait. On travaille les morceaux pour l’instant. On n’a pas de label.
Votre meilleur et votre pire concert ?
Guillaume : Alors attendez, notre pire concert ?
David : Notre pire concert c’était...
Guillaume : L’usine à Nice vous vous rappelez comment on a angoissé ?
Romain : C’était horrible.
David : Non mais attendez les gars, le pire du pire...
Guillaume : Y en a eu beaucoup en fait.
David : Non les gars les gars, le pire c’était au troisième Sézamo, où tu tapais dans le micro, on n’avait pas d’ingé son...
Billy : On avait pas dormi de la nuit...
Guillaume : Ah oui oui oui ! On avait fait un concert en fait, on avait pas d’ingé son, il y a eu un bug et du coup le mec de la salle a appelé un espèce de métalleux qui on dirait n’avait jamais fait ça de sa vie. On avait un son en carton chaud et...
Billy : Guillaume donnait des coups de têtes dans le micro.
Guillaume : Oui on était jeunes et du coup...
David : A la fin du concert j’avais pris le micro et j’avais dit : « Ouais vous s’rez remboursés pour cette merde »...
Billy : Après le concert on s’était pris la tête ouais.
David : Ta mère aussi était rentrée dans la polémique ouais.
Guillaume : Et alors ?
David : Ça m’avait soulé.
(rires)
Guillaume : Et le meilleur on va dire euh...
Tous : Rock En Seine ouais.
Guillaume : Après c’était peut être pas le meilleur niveau technique.
Billy : Mais au niveau du vécu c’était Rock En Seine.
Si vous étiez une femme célèbre, qui seriez-vous ?
Billy : Une femme ? Lady Gaga.
Pourquoi ?
Billy : Parce que je sais pas. Elle est trash, on est un peu pareils j‘ai l‘impression. (rires) Je savais pas qu’il y aurait un « pourquoi ? » en fait. J’ai dit ça comme ça.
Guillaume : Simone De Beauvoir.
Billy : Mme Bovary.
Romain : Moi je serais Lorie parce qu’elle danse très bien. (rires)
David : Moi je sais pas, j’dirais euh Mariah Carey.
Guillaume : Ah je sais qui je serais moi ! Alison Moriar... Non... La chanteuse des Dead Weather là.
Alison Mosshart.
Guillaume : Voilà, je s’rais elle. J’aime beaucoup cette femme.
David : Elle sert à rien pourtant.
Guillaume : Ah non elle est trop belle.
Billy : Moi en fait je sais pas.
Guillaume : Tu es déjà une femme, au fond de toi. (rires) Ça sera écrit entre parenthèses genre, "Tu es une femme, (rires)" ?
Guillaume : Tu es déjà une femme, au fond de toi. (rires) Ça sera écrit entre parenthèses genre, "Tu es une femme, (rires)" ?
Et avoir fait le conservatoire, ça vous a beaucoup aidé pour la musique que vous faites ?
Guillaume : Ouais c’est obligé parce que c’est ce qui nous a appris la musique donc dire que ça nous aide pas...
C’est un plus par rapport à d’autres groupes qui ne l’ont pas fait ?
Guillaume : Je sais pas si c’est un plus parce qu’il y a des groupes qui font de la super musique justement parce qu’ils ont pas eu cet apprentissage là. Ils font sur le tas et des fois ça donne quelque chose de plus spontané. C’est vrai que dans notre position disons qu’on est toujours dans un processus où on réfléchit beaucoup et je pense que des fois ça fait des bons morceaux mais je pense pas que ça soit mieux qu’autre chose.
David : Je pense que ce qui aide le plus dans le conservatoire c’est par rapport au stress et à monter sur scène etc. Avec Guillaume depuis qu’on a six ans on fait du piano et on avait des auditions en fin d’année et genre chais pas l’auditorium était grand quand même, c’était rempli. Et on se chiait dessus quoi et je pense que ça a dû aire que maintenant on rentre le cigare dans la bouche quoi (rires). Enfin je pense qu’on est plus habitués à ça.
Billy : C’était une pression quoi, on avait un jury et pas des gens qui criaient. On avait un jury pour savoir si t’allais passer ton cycle ou pas.
Un artiste ou un groupe qui vous force le respect ?
David : On va pas citer tous les mêmes, comme ça, ça fait un peu les mecs qu’écoutent de la musique.
Billy : Moi au début j’aurais dit Radiohead parce que c’est note base quoi.
Romain : (à David) Qu’est ce que tu fais toi ?
David : Chais pas, j’ai un cheveux sur la langue, ça me dégoute. (rires) Non non moi je dirais Muse. Depuis que je suis tout jeune c’est ce qui m’a donné envie de créer.
Et même les derniers albums ?
David : On va pas se lancer dans ce sujet. Non mais même maintenant, pour ce qu’ils ont fait...
Guillaume : Il les respecte !
David : Voilà c’est de la musique, après ça plait ou ça plait pas. Ils ont réussi à arriver au sommet comme des grands quoi.
Vous voulez bien la même carrière.
Guillaume : Ah ben ouais c’est sûr hein.
Romain : Moi je dirais Pivot, parce que j’aime beaucoup ce qu’ils font. On les a vus en concert récemment, on a joué avec eux, et c’était vraiment excellent et je... J’ai vraiment beaucoup aimé. (sourire)
Guillaume : Moi je euh... Un groupe que je respecte, je dirais Health. Parce que leur musique c’est pas vraiment ce que je préfère au monde mais le fait qu’ils essayent ce genre de truc, c’est un peu de la musique contemporaine parfois et voilà je respecte vachement ça.
Notre fanzine s’appelle TEA, vous aimez le thé ?
David : Moi j’adore ça moi. Ma mère des fois elle m’en fait avant de dormir.
Billy : Moi j’en bois pas, j’en prends que quand j’ai très mal à la gorge.
Le principe c’est que vous êtes obligés de répondre oui.
Romain : Ah oui oui oui moi j’adore le thé.
Guillaume : Le thé, mmh !
(rires)
Billy : Moi j’adore le thé au citron !
Romain : Thé à la menthe.
David : Ouais ouais, thé à la menthe. La verveine aussi, j’adore la verveine.
Billy : Avec du miel dedans.
Guillaume : Mmh !
Tous : Mmmmmh !
Pour terminer, vous pouvez nous dire une blague ?
(rires)
Guillaume : Je peux raconter la blague du cheval qui se fait peindre ?
Les autres : Non.
David : Celle avec le taxi là.
Billy : Vous voulez que je la raconte ?
Vous pouvez en raconter plusieurs aussi.
David : Oh ouais on peut faire une blague chacun les gars.
Billy : Ouais mais ça va être dur à écrire, enfin, ok. Bon voilà c’est l’histoire d’un mec qui rentre dans un taxi et il fait «Vous auriez de la place pour moi et une pizza ?» et le taxi il fait «Ben oui mais elle est où la pizza ? » «Beueeeeerk !» (c’est super dur de retranscrire par écrit le bruit d’un vomi en fait, ndlr). Je sais pas comment on va l’écrire, juste.
Guillaume : Ca va faire un gros bide. Alors moi c’est un cheval et un âne ils étaient à l’école ensemble quand ils étaient petits et ils se retrouvent quelques années plus tard, ils se croisent dans la rue, ils font «Ah tiens ça va ?» et tout, les retrouvailles. Et donc le cheval il invite l’âne à manger chez lui. Alors deux jours plus tard l’âne il va chez le cheval, c’est une putain de baraque et tout, l’âne il se dit «Putain lui il a vraiment réussi dans sa vie quoi» . Alors il rentre et tout, le mec lui dit «Ouais ça c’est moi quand j’ai gagné toutes les courses» machin, enfin il a vraiment une vie de fou donc l’âne il est tout mal parce qu’il se dit «Putain moi je suis une pov’ merde, j’ai pas réussi dans la vie. Il va falloir que je l’invite en retour et quand il va venir chez moi il va s’en rendre compte et je vais avoir la honte.» Alors voilà il se passe quelques semaines tout ça, et l’âne il l’invite chez lui. Et là il sait vraiment pas quoi faire alors au dernier moment il prend une photo de lui, il la peint, il se fait en zèbre. Et il pose ça comme un cadre sur le mur. Donc voilà, on sait pas trop pourquoi. Et donc le cheval arrive et tout, il fait «Ah salut, c’est sympa chez toi.» L’autre il fait «Ouais ouais, bon c’est sûr j’ai pas aussi bien réussi que toi». Et là le cheval voit le tableau et fait «Ah mais c’est quoi ça ?» et l’âne il fait «Ah non ça c’est rien, c’est quand je joue à la Juventus.»