L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

23.7.10

Tata Ruth vous donne toutes ses recettes: du goulash au succès.

Pendant les grandes chaleurs de début juin (oui ça date), à Festineuch, TEA avait rendez-vous avec la roumaine Ruth Renner aka Miss Platnum. Cette dernière étant en retard (grosse angoisse), nous n'avions d'autre choix que de nous associer à la chouette radio étudiante Fréquence Banane pour la courte interview que nous accordait l'artiste. Une collaboration fructueuse qui existe aussi sous forme de MP3, mais comme les vrais reconnaissent les vrais, vous préférerez notre retranscription.

INTERVIEW MISS PLATNUM

...ou les confessions d'une jeune femme bien dans sa peau, qui ne cache pas son amour pour le Goulash et le thé. Une vraie de vrai.


TEA : On t’as vue dernièrement sur scène au M4Music et on a été impressionnées par l’énergie que tu dégages on stage. Peux-tu nous expliquer d’où te vient cette force ?
Miss Platnum : C’est difficile à dire parce que je n’y réfléchis jamais vraiment. En fait, je pense que le fait de monter sur scène me fait l’effet d’un coup de pied et qu’étant donné que je veux que le public soit content, je vais me donner à fond. Peu importe qu’il y ait 30 ou 1000 personnes, le but c’est que tout le monde s’amuse et participe. A cause de cette envie, j’ai juste des bouffées d’énergie et d’adrénaline qui montent en moi.

Fréquence Banane : Tu chantes principalement en anglais, mais j’ai aussi entendu des sonorités slaves dans tes chansons. Quelle est ta langue de prédilection ?
MP : Déjà, le roumain n’a rien de slave. C’est une langue latine. Mais si on ne connait pas, bien sûr, ça peut ressembler à du russe. Dans ma musique, mes principales influences sont le r’n’b, la soul et la musique traditionnelle des Balkans. Ca n’atteint pas seulement la musique mais aussi ma façon de chanter, ma façon de prononcer certaines choses. J’aime bien jouer avec mon accent. Au final, j’ai créé mon propre r’n’b balkanique.

FB : Tu ne chantes donc pas du tout en russe ? J’avais pourtant cru en reconnaître!
MP : (rires) Non, en fait, je ne sais pas un mot de russe à part «Nasdrovia» et «Da» - qui est pareil en roumain.

TEA : Pourquoi as-tu migré en Allemagne ?
MP : Mes parents ont dû fuir et comme ç’avait déjà toujours été dans nos plans, de fuir en Allemagne, c’est ce qui s’est fait.

TEA : Quelle est la meilleure recette de Goulash ?
MP : (rires) La mienne ! Je l’ai obtenue en mélangeant diverses recettes de différents livres, selon ma préférence. J’aime bien préparer mon Goulash avec de l’agneau, des champignons, plein de tomates fraiches et énormément de vin. C’est délicieux.

TEA : Penses-tu que ton succès à un rapport avec ton personnage ?
MP : Oui, sûrement. Je pense que d’une part, c’est bien pour moi, d’avoir une identité avec laquelle je peux jouer et qui peut évoluer. J’aime le fait d’avoir une sorte de frontière entre la sphère privée et ce qui a trait à la personne que je suis sur scène et dans mes chansons. Grâce à cela, je m’autorise beaucoup plus de choses pendant mes concerts. C’est donc bien que je puisse me glisser dans un rôle.


FB : Qui est la Miss Platnum des backstages ?
MP : Tu veux dire, Miss Platnum après un concert ou la vraie personne en moi ?
FB : Toi-même.
MP : En fait, Miss Platnum, c’est vraiment moi. J’ai créé ce personnage et il me ressemble. Personne ne m’a dit «fais ci ou plutôt ça». En fait, tout vient de ma propre personnalité, sauf que j’exagère le tout. Donc il suffit de prendre un peu de distance et voilà, c’est moi.


FB : Depuis combien de temps joues-tu à Miss Platnum ?

MP : En fait, je ne joue pas vraiment. Je ne me sens pas comme une actrice. Je dois juste "switcher". Quant à savoir quand j’ai commencé…Mon premier album est sorti en 2007 et mon premier concert, c’était en 2006. C’est à cette époque là que mon producteur et moi avons commencé à créer cette musique.

FB : C’est quoi la recette « Miss Platnum » ? Comment est-ce que ça marche selon toi ?
MP : Il n’y a pas de recette. C’était d’ailleurs très difficile au début parce que mon idée c’était de combiner 2 styles de musique très différents et quand j’en parlais aux producteurs ils disaient «ok, mais comment veux-tu le faire?». En gros, ils étaient d’accord avec l’idée mais ne savaient pas comment ça allait aboutir. Donc voilà, il n’y a pas de recette. Et même maintenant, alors que ça fait plusieurs années que je joue, il n’y en a pas. A chaque fois nous devons recommencer depuis le début et essayer de trouver de nouvelles sonorités, de nouvelles idées. Ca se développe constamment et pour moi, il n’y a pas de limites. Par exemple, dans le dernier album, j’ai employé des sons électroniques et c’est assez pop. J’essaie de garder l’esprit toujours ouvert afin de trouver de nouveaux trucs avec lesquels on puisse jouer.


TEA : Quel a été ton pire concert ?

MP : Je n’ai jamais eu de concert horrible. En fait, tout dépend de l’improvisation. Bien sûr, c’est toujours bête quand quelque chose arrive sur scène que tu n’attendais pas. Par exemple, des problèmes techniques. Mais au fond, il faut juste continuer dans sa lignée parce que ton public, il s’en fout. Que les gens entendent bien ou pas, peu importe, ils veulent juste avoir ce sentiment spécial que l’on a pendant les concerts. Donc il faut poursuivre son show. Et au fil des ans, j’apprends comment faire, comment gérer différentes situations sur scène.


TEA : Tu préfèrerais être George Bush ou Kate Bush ?

MP : (rires) Kate Bush !!!
TEA : ça ne me surprend pas vraiment.
MP : (toujours riant) J’espère bien !


TEA : Notre fanzine s’appelle TEA, aimes-tu le thé ?

MP : Oui ! J’adore l’Earl Grey, c’est mon thé préféré.


FB : Nous sommes une radio d’étudiants lausannois. Qu’as-tu à dire à nos auditeurs ?

MP : Je n’ai jamais étudié. C’est difficile à dire. Donc euh… amusez-vous bien et prenez du plaisir pendant vos études mais réfléchissez aussi bien à votre avenir et intéressez-vous à des endroits où vous pourrez expérimenter ce à quoi vous aspirez. Ensuite, soyez vous-même et gardez les pieds sur terre. Ne laissez personne diriger votre vie et faites de votre mieux pour la rendre exceptionnelle.


FB : Pour terminer : quel est ton futur proche ?

MP : Un nouvel album. Je vais commencer en août.
FB : Ca sortira quand ?

MP : Difficile à dire mais si je suis efficace et rapide, alors peut être l’an prochain. Mais ça peut aussi attendre jusqu’en 2012.

FB : Une dernière question, pourquoi « Miss Platnum », sans « i » ?

MP : Parce que c’est plus joli ainsi.

Le commentaire sur le concert qui a suivi, c'est ici.