De retour du Kilbi, j'avais pondu une intro pleine de voyelles du style "j'adoooooore ce festival/je n'arrive pas à être objectiiiiiiive/cette année c'était comme des vacances idéaaaaales/blablablaaaa". Avec un peu de recul ça semble un tantinet ridicule. Pourtant, c'est la vérité: le/la Bad Bonn Kilbi inspire un amour démesuré à toute une frange de petits Suisses. Helvètes branchouillards ou briscards de la région, ils sont quelques milliers à s'être doré la pilule ce week-end de début juin dans une atmosphère idyllique qui tient beaucoup du lieu, de l'ambiance décontractée et de la programmation. On ne reviendra pas sur la qualité de l'affiche - c'est la meilleure de la saison (avec le B-Sides peut-être, petit frère lucernois qui se déroule ce week-end, sous le soleil également). Reste qu'au final, ça s'est soldé en déceptions et découvertes, comme partout ailleurs. Sauf que bon, c'était Kilbi. Avec cette simple mention, tout est déjà dit.
BAD BONN KILBI 2012
31, 32, 33 mai, Düdingen
(première partie)
(première partie)
Une première chose à savoir, c'est que - dans la région du moins - le club Bad Bonn est entouré d'une aura jaune/verte (dynamisme, amour universel) contagieuse. Même campée au fin fond de la campagne, toute seule au milieu des champs, la maison attire. Et elle porte fièrement sur sa façade le slogan "Where the hell is Bad Bonn?" qui a dû traverser la tête de plus d'un musicien/spectateur se rendant pour la première fois sur les lieux. Deuxième point non moins important, c'est l'âme du lieu, qui doit tant à la personnalité de son programmateur, pardon, ses programmateurs - et à son staff aux longs cheveux, gros bras, et tatouages (pour certains). L'esprit est à la décontraction. On va pas s'emmerder avec des têtes d'affiches lucratives, ni s'encombrer de sponsors trop envahissants. Le festival annuel doit lui aussi garder une proportion humaine. Oh et n'oublions pas que la promo, à petit budget, n'est qu'accessoire et fait rire un peu jaune, car tous les billets ont été vendus en un tour de main. C'est ça d'être un petit mythe.
Jeudi 31: Fai Baba, nec plus ultra.
Bien heureuses d'être de la partie cette année encore, nous avons fini nos cours du semestre sur l'injonction encourageante "on se voit à Kilbi!" et deux heures plus tard on y était, lunettes de soleil sur le nez, profitant de Lower Dens. Le concert n'a pas laissé de souvenir marquant si ce n'est que maintenant on a la preuve que c'est bien une meuf dans la vidéo. Et même que si elle allait traire une vache au sortir de scène on ne serait pas surprises. Une allure rustre contrastant avec la musique un tantinet Beach Housesque, et voilà. Reste qu'on n'a pas eu la chanson sur le thé, intense déception. S'en est suivi Emika, grosse grosse chaudasse sous le chapiteau, carrément mieux en live qu'en photo/vidéo. On admire sa faculté d'occuper la scène toute seule avec ses deux-trois synthés bidouillés et beaucoup de fumée. On adhère un peu moins aux grands mouvements de hanches et de bras. Mais ça c'est parce qu'on est des filles. En vrai, on est juste jalouses de ses formes et de cette robe à peine trop courte qu'elle doit tirer toutes les deux minutes en soufflant de façon sensuelle. Après, il faut dire aussi que musicalement ça n'est vraiment pas mal dans le genre électronique agrémenté de chant. D'ailleurs puisqu'on parle de chant, les têtes d'affiche Kings of Convenience ont quant a eux bien déçu. Bien que techniquement excellent, le résultat folk ressemble un peu trop à Bastian Baker pour nous faire sourire autant que Eirik Glambek Bøe et Erlend Øye. Ils doivent avoir de sacrées crampes aux zygomatiques ces deux là.
Bien heureuses d'être de la partie cette année encore, nous avons fini nos cours du semestre sur l'injonction encourageante "on se voit à Kilbi!" et deux heures plus tard on y était, lunettes de soleil sur le nez, profitant de Lower Dens. Le concert n'a pas laissé de souvenir marquant si ce n'est que maintenant on a la preuve que c'est bien une meuf dans la vidéo. Et même que si elle allait traire une vache au sortir de scène on ne serait pas surprises. Une allure rustre contrastant avec la musique un tantinet Beach Housesque, et voilà. Reste qu'on n'a pas eu la chanson sur le thé, intense déception. S'en est suivi Emika, grosse grosse chaudasse sous le chapiteau, carrément mieux en live qu'en photo/vidéo. On admire sa faculté d'occuper la scène toute seule avec ses deux-trois synthés bidouillés et beaucoup de fumée. On adhère un peu moins aux grands mouvements de hanches et de bras. Mais ça c'est parce qu'on est des filles. En vrai, on est juste jalouses de ses formes et de cette robe à peine trop courte qu'elle doit tirer toutes les deux minutes en soufflant de façon sensuelle. Après, il faut dire aussi que musicalement ça n'est vraiment pas mal dans le genre électronique agrémenté de chant. D'ailleurs puisqu'on parle de chant, les têtes d'affiche Kings of Convenience ont quant a eux bien déçu. Bien que techniquement excellent, le résultat folk ressemble un peu trop à Bastian Baker pour nous faire sourire autant que Eirik Glambek Bøe et Erlend Øye. Ils doivent avoir de sacrées crampes aux zygomatiques ces deux là.
Après leur concert, ça a été l'heure de manger des bâtonnets de carotte et des noisettes dans le crépuscule, alors on n'a pas vu le film "Earth". Par contre, on a été super inspirées d'aller voir Fai Baba à l'heure de la digestion parce que c'était tout simplement génial. Le meilleur concert du festival même. Vraiment, vraiment trop cool dans cette mini salle comble. La poignée de suisses blues-psyché-garageux menée par un guitariste super doué (le Fabian de dedans "Fai Baba" je présume) nous a (enfin!) entrainées à sautiller et suer de partout. Un must au milieu de cette soirée globalement plus orientée vers l'éthéré. Alors qu'ils avaient un peu déçu au Nox Orae, avec ça, nous voilà complètement rabibochés. Malheureusement, on a raté la fin parce qu'on se disait que Beach House méritait qu'on n'en rate pas un miette. A tort. Bien qu'ici aussi, on se réconcilie un peu avec un groupe qui nous avait préalablement déçues, on reste sur notre faim. Ca colle pourtant très bien en festival, et on se prend volontiers à rêvasser, les yeux mi-clos. Mais ça n'est toujours pas aussi envoûtant qu'on l'espérait. Peut-être qu'on a des attentes mal placées aussi. Pour oublier, on se prend une rasade de "bolée de Paimpol" - une cuvée pas vraiment de la région mais qui colle bien au cadre pittoresque dans lequel on se trouve (au passage, ça nous rappelle que l'an dernier, on avait découvert un autre breuvage exotique lors du festiva l: le Kaffee Lutz.) C'était vraiment bienvenu avant la confrontation à Oneothrix Point Never le gros chelou. Après coup on se dit que les albums laissaient présager que ç'allait être un peu bizarre. Mais au point d'avoir l'impression de se fader une vidéo youtube de mauvaise qualité en saccades pendant une heure, peut-être pas. Reste que si on aime les visuels psychés, le grand écran (sur lequel avait été projeté un film une heure plus tôt - il faut suivre un peu) donnait de quoi se distraire la moindre. Mais globalement à partir de là, ça en a été fini de la première soirée. Quoique la brève escapade chez Awesome Tapes From Africa aie été bien chouette. Et puis il faut dire aussi que le DJ de chez Warp, Clark (prononcez très rapidement), sait ce que c'est que de faire bouger un dancefloor. C'est quand même la moindre avec un équipement aussi immense.
En somme, la première soirée de Kilbi c'était les retrouvailles avec l'esprit festival tranquillou, le cul dans l'herbe, la bière dans la main. Avec ceci de spécial qu'on n'a pas à avoir peur d'être piétiné dans la seconde comme aux Eurocks, ni d'être dévisagé par nos semblables hipsters, comme au Nox. Encore deux soirées à la même et vous comprendrez peut-être pourquoi il nous a fallu deux semaines de pluie et de médocs pour nous en remettre.
Photos: Laura