En juillet dernier, une soirée à la Salle Pleyel à Paris a réuni de jeunes groupes comme La Femme, François & The Atlas Mountains, Lescop, Yan Wagner ou encore The Pirouettes. Des formations aux sons bien différents, mais qu'on peut rassembler, par commodité, sous le terme "nouvelle pop française". Ne me demandez pas si c'était bien, je n'y étais pas et de toute façon, là n'est pas le propos. Ce qui nous intéresse ici, c'est que l'événement, judicieusement baptisé "Tombés pour la France", posait Etienne Daho comme le parrain de toute cette nouvelle vague d'artistes. En plus de trente ans de carrière, Daho est passé de jeune étudiant rennais obsédé par le Velvet Underground au statut d'architecte de la pop à la française. De fan à passeur. L'importance de cet artiste n'est pas à démontrer. Pourtant, beaucoup encore se cantonnent à "Weekend à Rome" ou "Comme un Boomerang" - par ailleurs deux très bons morceaux, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Puisque le bonhomme est actuellement en tournée dans les moindres recoins de l'hexagone et qu'il passera même en Belgique à la fin du mois, c'est l'occasion rêvée de vous proposer une séance de rattrapage.
1981 : Mythomane
Fin des années 70, Etienne Daho est étudiant à Rennes. Grand amateur de musique, qu'il collectionne au fur et à mesure de ses séjours à Londres et Manchester, il a deux amours : le rock (nous sommes en pleine ère punk), et la soul, qu'il a découverte tout petit quand il vivait avec sa famille à Oran en Algérie. Il écrit de la musique depuis qu'il a quinze ans, mais n'ose pas enregistrer et se contente de fréquenter les salles de concerts. Daho devient ami avec Marquis de Sade, alors les rois de Rennes, et les Stinky Toys, le groupe de Jacno et Elli Medeiros qu'il a fait venir jouer en Bretagne. Il finit par se laisser convaincre de se mettre à chanter (il ne joue pas d'instrument) et de jouer aux premières éditions des Transmusicales. La machine est lancée, en 1981, à 25 ans, Etienne Daho sort son premier album, Mythomane, produit par Jacno et avec les musiciens de Marquis de Sade. Un disque entre légèreté apparente et mélancolie, qui finira par devenir culte, mais plus tard. (Je voulais mettre la chanson "Mythomane", qui est tout bonnement sublime, mais impossible de la trouver, checkez sur les plateformes de streaming.)