L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S
Affichage des articles dont le libellé est R Stevie Moore. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est R Stevie Moore. Afficher tous les articles

24.6.14

Falafel deluxe

La Kilbi et moi, on a une relation basée sur l'amour et l'émerveillement. Ca fait plusieurs années qu'on se rencarde et elle est toujours aussi intéressante. Ah ça, elle a du goût, la Kilbi. Comme un falafel "deluxe", avec tous les légumes qui suintent et la sauce blanche qui macule le menton. Je lui ai déjà chanté la sérénade en long, en large et en travers, à un moment on était même assez à l’aise pour se poser des questions pas simples, genre "qu’est-ce qui fait un bon concert ?". Et pour le coup, ça tombait bien, parce que c’est un peu sa spécialité, les bons concerts. La preuve avec cette nouvelle édition du festival, qui nous a fait découvrir des groupes dont j’aurais envie de graver le nom en lettres capitales, dorées et constellées de paillettes dans l’écorce des arbres et sur les cadenas du Pont des Arts. Jusqu’à ce qu’on s’écroule tous.
image: bad bonn
BAD BONN KILBI 2014
29.-31.05.2014
Düdingen

/ GOAT / MERIDIAN BROTHERS / BOMBINO / ACID ARAB /
Ces groupes là sont de bons mélanges de genres. Si on avait passé la quarantaine on dirait "du métissage", mais ça fait un peu babs et macramé alors on préfère parler de bouillabaisse globalisée. En gros, une partie des meilleurs concerts de la Kilbi 2014 étaient basés sur des mix de cultures. Non pas qu’on cherche ici à prendre des airs condescendants en applaudissant la présence d’un djembé dans un groupe de rock-psyché. Au contraire, on parle plutôt d’un melting pot comme il y en a toujours eu dans l’histoire de la pop music. Une réappropriation de codes fortement connotés, comme par exemple de la rumba, remixés avec des trucs qui n’ont à priori rien à voir, genre un synthé aux sonorités intergalactiques. Et à la fin ça donne MERIDIAN BROTHERS, un groupe colombien génial, dont la facétieuse reprise de "Purple Haze" suffit à me mettre la larme à l’œil. Il faut les voir ces bougres, insérer des effets rigolos dans des classiques de salsa pour un résultat digne d’AtomTM reprenant Kraftwerk avec son orchestre chilien fictif Senor Coconut :
En plus ils portent bien la chemise en satin.

8.6.12

Du wtf, du chiant, et du bien cool


Villette Sonique 2012
26 mai : Ariel Pink & R. Stevie Moore
29 mai : Julia Holter, Peaking Lights
30 mai : Girls, Tristesse Contemporaine

Alors que la fête de l'Huma et autres manifestations gratuites nous sortent toujours des atrocités comme Yannick Noah ou Nolwenn Leroy, la Villette Sonique affiche toujours une programmation léchée et défricheuse. Certes, il y avait beaucoup d'electro, ce qui n'est pas vraiment notre truc, mais on a quand même pu voir de très bonnes choses, en plein air, et surtout en concerts payants. Retour sur un week end beaucoup trop chaud. 

Samedi 26 mai : Ariel Pink & R. Stevie Moore en plein air

Ariel Pink voit en R. Stevie Moore, vieux barbu de Nashville qui a, en plus de cinquante ans, écrit pas moins de quatre centaines d'albums, une sorte de père spirituel. Sauf que l'élève a dépassé le maître en terme de célébrité. R. Stevie Moore s'en fout, tant qu'assez de personnes paient le téléchargement de ses disques pour qu'il puisse s'acheter des bananes. Et il peut même profiter de la hype qui entoure Ariel Pink pour se réhabiliter, un peu comme ce qui se passe entre un autre Californien, Christopher Owens de Girls, et Lawrence. L'année dernière, Ariel Steven Moorepink se sont associés autour d'un projet extravagant et lo-fi baptisé Ku Klux Glam, qu'ils ont joué en exclu à la Villette Sonique. Summum de l'absurde, ce concert en peignoirs était une des plus réjouissantes prestations qu'il nous ait été donné de voir. Leur morceau d'entrée, "Stevie Pink Javascript", restera la plus belle pépite wtf du set, avec les voix d'enfant/chat de Pink et le pseudo rap de Moore, qui avait une jolie barbe bleue pour l'occasion. A moins que ce ne soit leur reprise de "Love Me Do". Ces deux-là se sont construits un univers complètement loufoque, mais ils ont la force, sur scène surtout (l'enregistrement étant moins évident), de communiquer au public leur plaisir visible à faire les cons ensemble, plutôt que de faire les autistes.